P2 # 3

La SIMPLEXITÉ : levier de changement pour un monde en transition ?

20 mars 2015

Selon Alain BERTHOZ, la Simplexité est le mode de faire privilégier par le vivant quand il est confronté à une situation difficile ou complexe. A la différence d’un René DESCARTES qui invitait à nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature » en réduisant les problèmes complexes, ou plutôt « compliqués », à des éléments « simples », la Simplexité nous inviterait et nous aiderait à nous saisir de la complexité.

Dans un contexte marqué par des enjeux économiques, sociaux, institutionnels et politiques placés sous le signe de la complexité et de l’incertitude, et sur lesquels l’action publique, collective et individuelle semble de plus en plus difficile, le recours à des démarches « simplexes » apparait comme une solution tentante : existe-t-il des moyens et des méthodes permettant de gérer la complexité des sociétés humaines de manière simple, à l’image de ce qu’accomplit le vivant ?

Prospective, management, sciences de la vie, numérique et design, innovation technologique, pédagogie, action publique, développement économique et social des territoires, gestion de l’environnement… quel que soit le domaine, la Simplexité semble aujourd’hui ouvrir une large voie de renouvellement des manières de penser et de faire.

Néanmoins, elle fait question :  la Simplexité est-elle vraiment autre chose que la simplicité ou la simplification, voire le simplisme ? Ne courre-t-on pas alors un risque de simplification abusive qui, loin de contribuer à l’intelligence du réel et des phénomènes qui nous entourent, véhiculerait des visions fausses, voire idéologiques, de ceux-ci ? Inversement, l’esprit de Simplexité n’est-il pas un ingrédient indispensable dans toute démarche éducative et pédagogique, sous réserve de l’exercer avec déontologie, lucidité et prudence ? A moins que la Simplexité nous incite précisément à nous interroger sur les méthodes les plus efficaces et pertinentes pour nous « saisir » de la complexité et trouver enfin les leviers d’action nécessaires ?

La Simplexité est-elle une méthode permettant d’« apprivoiser » la complexité et d’agir dessus ? Et si tel est le cas, doit-elle adopter les principes de la Simplexité mis en avant par Alain BERTHOZ : inhibition, spécialisation, anticipation et prédiction ? Quels sont au fond les contenus et vertus de la simplexité et quel usage peut-on et doit-on en faire ? Peut-elle être considérée et utilisée comme une méthode permettant de comprendre et d’anticiper, ou doit-on plutôt la limiter à ses fonctions « heuristiques » : pour comprendre autrement des notions, des problèmes, des évènements sur lesquels l’intelligence butte ? A l’évidence, la notion de Simplexité invite les prospectivistes et les décideurs à une réflexion de type épistémologique.

Elle les invite surtout à s’interroger sur le potentiel d’innovation des modes de penser et de faire qu’elle recèle et sur ses applications possibles et à venir dans tout un ensemble de domaines, qu’il s’agisse de la recherche-développement, du numérique et du design, des organisations et du management, de l’action et de la décision publique, du développement territorial…

 

Trois temps sont proposés :

1 – COMPRENDRE : Qu’est-ce que la Simplexité ?

Objectif : Objectif : donner un aperçu de ce que signifie la Simplexité et de la manière dont il est possible de l’instrumentaliser.

2 – ANTICIPER : La Simplexité, ressort du changement pour faire face aux mutations ?

Objectif : identifier les particularités structurantes de la grande Transition dans laquelle nous sommes entrés —un monde volatile, incertain, complexe et ambigu—et le rôle que la Simplexité peut y jouer comme levier de changement.

3 – PROPOSER : La Simplexité, un levier d’innovation pour agir sur la complexité ?

Objectif : présenter des exemples de solutions simplexes à des problèmes complexes, puis permettre aux participants de co-construire des projets innovants mettant en jeu la Simplexité, dans le cadre de quatre ateliers d’open innovation.

Dossier du participant (pdf)

L’interview d’Alain Berthoz :