Trois journées d’études ont eu lieu sur la méta-méthode prospective. Elles furent animées par Fabienne GOUX-BAUDIMENT.

La méta-méthode[1]

Au-delà des multiples outils et méthodes de prospective (plus de 395 répertoriés en 2010 dans le monde), il existe une « méta-méthode » de la prospective pratiquée dans la plupart des pays du globe. Celle-ci a le mérite de la simplicité et une capacité d’intégration de tous les outils de la prospective française et étrangère.

La méta-méthode de la prospective, commune à la plupart des processus de réflexion, consiste en trois étapes cognitives distinctes : la compréhension, l’anticipation et la proposition d’actions. Chacune d’elles comporte des caractéristiques propres à la pensée du futur et peut produire un type d’étude spécifique (comme un diagnostic pour la compréhension, un scénario pour l’anticipation, une analyse stratégique pour la proposition d’action). C’est donc un processus intégré – dans sa globalité – qui donne sens à la réflexion prospective.

Le mode opératoire le plus standard consiste à analyser les éléments de compréhension de l’objet étudié sous différents angles, puis de les réunir en une vision systémique obéissant aux caractéristiques prospectives.

  • Comprendre : phase de diagnostic permettant de comprendre de manière systémique et dynamique le présent et les évolutions passées
  • Anticiper : phase d’exploration permettant d’imaginer les devenirs en germe. En s’interrogeant sur les évolutions des transformations possibles en fonction de facteurs de changement internes ou externes, il s’agit de décrire les évolutions possibles en s’appuyant sur plusieurs scénarios souhaitables ;
  • Proposer : phase collective de choix permettant d’identifier tant la destination que le chemin pour l’atteindre. A cette étape, il s’agit de choisir, pour mettre en œuvre les visions d’avenir, une combinatoire d’actions créatrices ou correctrices de changement adaptées à la réalité vécue des situations présentes, aux situations anticipées à court, moyen et long terme, aux attendus de ces visions d’avenir.

[1] Cette méthode est portée et valorisée par Fabienne Goux-Baudiment. Elle a été mobilisée pour les trois précédents Printemps de la Prospective. Sources bibliographiques : Jean-Luc Guyot, Brunet Sébastien, « De l’attitude à l’action prospective : une méta-méthode », édition Construire les futurs, contributions épistémologiques et méthodologiques à la démarche prospective, Presses Universitaires de Namur, juin 2014, pp. 93-148.