Pourquoi les commissions ?
Les membres travaillent selon les modalités (groupes-projets, ateliers, séminaires…) qu’ils fixent eux-mêmes au sein des commissions qui les regroupent. Ils peuvent appartenir à une ou plusieurs (ou aucune) commissions. Ils contribuent aux différents objectifs et activités de l’association. Lors de chaque Assemblée générale, les commissions rendent compte de leurs travaux et des nouvelles orientations de travail choisies.
Trois commissions – au sens latin de collegium : groupement, voire corporation – sont actives. Chacune concerne un aspect spécifique de la prospective, dans la perspective, non de « saucissonner » le domaine comme cela est encore trop souvent fait, mais au contraire de construire des champs de connaissance cohérents et systémiques, disposant de leur propre épistémologie, en phase avec l’évolution de la pensée prospective dans le reste du monde. L’objectif de ces commissions est donc d’approfondir et de faire avancer les champs suivants :
La prospective territoriale
Elle comprend l’ensemble des aspects qui touchent à l’organisation et au développement d’un territoire, quelle que soit sa taille. La question des politiques publiques y est souvent centrale. Elle se situe au croisement de disciplines telles que l’économie, les Sciences Humaines et Sociales, les sciences du territoire (aménagement, planification…) et la gestion de l’intelligence collective (participation, concertation, démarches collaboratives, gestion de projet). Elle dispose du corpus solide des EPT (Exercices de Prospective Territoriale).
La prospective des organisations
Elle a longtemps été le terrain de jeu quasi-exclusif de la prospective stratégique, mais il faut aujourd’hui y intégrer de plein droit la prospective managériale (dont l’importante prospective RH). Elle concerne toutes les formes d’organisation (entreprises, établissements publics, associations, ONG). Le terme est emprunté à l’organisational foresight nord-américain —de manière à harmoniser les appellations au sein de la communauté internationale— incluant aussi le capacity building et le positionnement de la prospective au sein des organigrammes.
La prospective de l’Environnement
Il y a entre prospective et environnement des liens de parenté très étroits :
- Un souci commun de transversalité – le même besoin de voir large et de manière systémique ;
- Un même regard réflexif sur la société, l’économie et les techniques et une même volonté normative de les transformer, d’en infléchir le cours ;
- Et enfin et surtout une même attention à l’anticipation et au long terme, justifiés, dans le domaine de l’environnement à la fois par la lenteur des régulations écologiques, l’inertie des grandes forces motrices qui l’influencent en amont, la longueur des cycles politiques et l’existence de fortes irréversibilités – qui rendent indispensables les efforts de prévention.
Ce n’est donc pas un hasard si l’environnement a été historiquement un champ d’investissement important pour la prospective, avec quelques-unes de ses publications les plus importantes – comme « Halte à la croissance » de Denis Meadows – ; et si des personnalités majeures de la prospective comme K. Boulding, B. de Jouvenel, S. Antoine, L. Armand, J. Galtung …ont joué un rôle déterminant dans l’émergence des préoccupations écologiques.
Les enjeux ont cependant changé à la fois d’échelle, de nature et d’ampleur avec aujourd’hui des risques majeurs – pour la nature, l’économie et la société – liés, notamment, au changement climatique, à la disparition progressive de la biodiversité et à la contamination généralisée des sols et des océans.
Si la prospective de l’environnement a constamment accompagné les politiques et les actions menées dans ce domaine – et ceci à toutes les échelles, du global au local – son rôle a néanmoins évolué : il ne s’agit plus seulement d’anticiper les problèmes , mais d’aider à conduire les transitions et les transformations structurelles nécessaires pour éviter des ruptures écologiques majeures , et de faciliter la co construction à tous les niveaux de solutions avec tous les habitants et les citoyens concernés – dans une perspective commune de développement durable et équitable.