Contribution au bulletin d’information : Jacques Theys
Partant du sentiment d’urgence lié à l’évolution de la situation géopolitique, le rapport de prospective stratégique 2022 de la Commission européenne intitulé « Garantir le couplage des transitions verte et numérique dans le nouveau contexte géopolitique » inscrit l’interaction entre ces deux transitions comme son objectif stratégique majeur à l’horizon 2O50.
Ces deux transitions comptent parmi les principales priorités politiques de l’UE, et leur interaction aura des conséquences considérables pour l’avenir. Bien qu’elles soient de nature différente et soumises chacune à une dynamique spécifique, leur couplage, c’est-à-dire leur capacité à se renforcer mutuellement, mérite un examen plus attentif. Il est essentiel de mieux comprendre cette interaction pour maximiser leurs synergies et réduire autant que possible leurs tensions. Sur la base de cette analyse, le rapport recense dix domaines clés dans lesquels des mesures seront nécessaires.
La communication repose sur le rapport de la série « Science for Policy » du Centre commun de recherches (JRC) intitulé «Vers un avenir vert et numérique. Les exigences essentielles pour réussir la double transition dans l’Union européenne ».
Il existe de fortes synergies entre la transition verte et la transition numérique :
- Les technologies numériques pourraient jouer un rôle clé pour parvenir à la neutralité climatique, réduire la pollution et rétablir la biodiversité. Par exemple, un suivi individualisé de l’exposition et de la contribution à la pollution et l’accès aux données environnementales par l’intermédiaire de réseaux de micro capteurs et de dispositifs intelligents donneront aux citoyens la possibilité de faire leurs choix ;
- La poursuite de la transition verte transformera le secteur numérique. Par exemple, la réalisation de l’objectif de neutralité climatique et d’efficacité énergétique des centres de données et des infrastructures en nuage d’ici à 2030, notamment en satisfaisant à leur demande d’électricité au moyen d’énergie solaire ou éolienne, soutiendra l’écologisation des technologies telles que l’analyse des mégadonnées, la chaîne de blocs ou l’internet des objets.
Toutefois, il existe également des domaines dans lesquels les deux transitions pourraient avoir des répercussions mutuelles négatives :
- La consommation d’énergie pourrait augmenter si les technologies numériques ne deviennent pas plus économes en énergie. Les TIC sont responsables de 5 à 9 % de l’utilisation d’électricité dans le monde. Ce pourcentage pourrait augmenter parallèlement à l’utilisation de la chaîne de blocs, de l’internet des objets, des plateformes, des moteurs de recherche et des applications de réalité virtuelle ;
- L’utilisation accrue de technologies numériques pourrait accroître les déchets électroniques et leur incidence sur l’environnement. Ces déchets pourraient représenter 75 millions de tonnes d’ici à 2030.
- Les progrès en matière de numérisation vont également accroître l’utilisation d’eau, par exemple pour le refroidissement des centres de données ou la fabrication de semiconducteurs
L’intérêt du rapport est de mettre très précisément en évidence les technologies de convergence .