Par Christine Afriat, Vice-présidente de la Société française de prospective jusqu’au 13 septembre 2024

Cette rentrée s’annonce dense avec la tenue du sommet de l’avenir de l’ONU, deux conventions de Rio sur le changement climatique et la biodiversité et le Traité mondial sur le plastique.

Sommet de l’avenir de l’ONU, à New York : les 22 et 23 septembre

L’événement, qui se tiendra pendant l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, réunira les 22 et 23 septembre 2024 des chefs d’Etat et de gouvernements afin d’adopter un Pacte pour l’avenir.

Le Sommet a pour objectif principal de répondre à deux grandes aspirations : d’une part, renforcer les engagements internationaux existants en intensifiant les efforts déployés dans ce sens, et d’autre part, prendre des mesures concrètes pour relever les défis émergents et saisir les opportunités nouvelles qui se présentent.

Ce Sommet doit proposer un document final, intitulé « Pacte pour l’avenir », qu’il faudra adopter par consensus lors de négociations intergouvernementales. Un « Pacte numérique mondial » et la « Déclaration sur les générations futures » devraient également y être annexés.

Le Pacte pour l’avenir est organisé autour de 5 piliers :

  • Financement du développement et des ODD
  • Paix et sécurité
  • Science et technologie
  • Jeunesse et générations futures
  • Transformation de la gouvernance mondiale

En amont du Sommet, des journées d’action se tiendront les 20 et 21 septembre 2024, mettant en avant la jeunesse et les générations futures, ainsi que trois thèmes prioritaires : le numérique et la technologie, la paix et la sécurité, ainsi que le développement durable et le financement

COP16 Biodiversité à Cali, en Colombie : du 21 octobre au 1er novembre

La 16ème Convention des Nations unies sur la diversité biologique sera accueillie par le gouvernement colombien à Cali, du 21 octobre au 1er novembre 2024.

C’est la première COP depuis l’adoption en 2022 de l’Accord de Kunming-Montréal (GBF en anglais) fixant le cadre de l’action internationale face à la crise de la biodiversité. L’heure sera donc au bilan.

Depuis son adoption à la COP 15 il y a près de deux ans, plusieurs signes positifs indiquent des progrès et des effets évidents de ce cadre, du moins en termes de dynamique préliminaire et de discussions entamées. Cependant, des tensions croissantes se font jour entre l’approche transformationnelle requise pour atteindre les objectifs et les cibles du GBF et les paramètres structurels qui résistent au changement, tels que les structures économiques ou institutionnelles des systèmes alimentaires.

Au-delà du bilan de l’engagement, la question des financements sera également au cœur des discussions. Les pays en développement notamment conditionnent leurs actions à ces ressources. A la COP15, les pays riches s’étaient engagés à fournir 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, puis 30 milliards d’ici 2030, aux pays en développement. Des cibles reprises par le G7 Environnement de Turin fin avril.

Cette COP aura également pour objectif de fixer un cadre opérationnel de suivi des progrès des Etats par rapport aux objectifs retenus.

COP29 climat à Bakou, en Azerbaïdjan : du 11 au 22 novembre

La 29e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29), qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, ambitionne d’être une « COP de la trêve ». L’appel à une trêve n’est pas seulement destiné à promouvoir la paix, il est également motivé par le fait que les activités militaires sont la source de 5 à 6 % des émissions mondiales.

En 2009, les pays développés ont accepté de mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement, avec cette conférence un nouvel objectif de financement climatique devrait être formalisé.  Celui-ci viendra remplacer à partir de 2025 la promesse de 100 milliards de dollars fournis chaque année par les pays développés aux pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique. Les dernières négociations se sont focalisées, non pas sur un montant, mais sur la liste des pays qui doivent payer, les pays riches souhaitant élargir la base des contributeurs à la Chine et aux Etats du Golfe.

Outre un appel à une trêve mondiale, la présidence de la COP29 entend lancer 13 autres initiatives. Parmi elles, des « corridors et zones d’énergie verte », l’hydrogène propre, le stockage d’énergie verte, ou encore l’accélération de l’action climatique dans le tourisme.

Traité mondial sur le plastique, Busan, en République de Corée : du 25 novembre au 1er décembre

Ce sera le cinquième et théoriquement dernier Comité intergouvernemental de négociation pour un Traité mondial pour lutter contre les pollutions plastiques, initié en mars 2022.

Le traité international contre la pollution plastique est un accord international en négociation depuis 2022 entre les États membres de l’ONU. Ayant pour objectif d’aboutir à un accord juridiquement contraignant avant fin 2024, il porte sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques, y compris les phases de conception, de production et d’élimination.

Les différents blocs s’opposent toujours sur l’instauration d’un objectif de réduction de la production plastique primaire. Un groupe de 28 pays, parmi lesquels la France, l’Australie, le Nigeria ou encore les Philippines, rassemblés sous la bannière “Bridge to Busan” appellent à s’y attaquer. Le G7 s’est également engagé à réduire la production mondiale de polymères primaires afin de mettre fin à la pollution plastique en 2040. Après le cycle de négociations de Busan, les Etats devront adopter officiellement le traité lors d’une conférence diplomatique en 2025.

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